Comment la France s'est-elle construite ? D'où vient le nom de chaque Province ? Leurs Spécialités et leurs Traditions...
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03/12/2023
Nous voilà dans les Pyrénées et plus particulièrement dans le département de l'Ariège dont il occupe la plus grande partie. Pas très grand mais avec une place importante dans l'histoire de France.
Pour cela, il nous faut remonter à Charlemagne dont l'empire est vaste : des Pyrénées à la Bohême (l'actuelle République Tchèque), du Danemark à l'Italie...
Pour gérer, il divise son immense territoire en comtés :
Celui de Toulouse vers les Pyrénées et le sud réunissant Carcassone, Foix, le Couserans, le Razès et le Comminges échoit à Roger Trencavel.
Mais, comme rien n'est jamais simple dans l'histoire de France..., les aléas des mariages et des héritages vont faire que le Couserans et le Comminges vont rejoindre la Gascogne.
Le fils de Roger, Bernard Roger hérite en 1012 du Comté de Foix.
Il n'a pas tout car le droit d'ainesse n'existait pas à cette époque ce qui, d'ailleurs, explique pourquoi l'empire de Charlemagne sera divisé entre ses petits-fils d'où la rivalité entre la France et l'Allemagne.
Le droit d'ainesse sont inventés par les rois capétiens... (voir mon livre à la page 8)
Continuons sur la famille Roger, le fils de Bernard fonde la ville de Pamiers en 1105 histoire de bien marqué son territoire.
En 1237, Roger IV devient seigneur d'Andorre par héritage de sa mère... merci maman !
En 1290, Robert Bernard III épouse la fille de Guillaume II de Béarn et récupère ce comté.
En 1310, tata meurt et le vicomté de Mont-de-Marsan dans les Landes s'ajoute aux possessions de la famille de Foix... merci tata !
En 1425, Jean 1er de Foix qui a bien servi le roi de France, récupère le comté de Bigorre... merci Sa Majesté !
En 1479, mémé Eléonore de Navarre meurt et François de Foix devient roi de Navarre... merci mémé !
De fil en aiguille... c'est le roi Henri IV qui hérite de tout !
Et c'est ainsi que d'un modeste territoire pyrénéen, la famille de Foix accède au trône de France !
Bon, tout çà est quelque peu éparpillé aussi notre roi Henri va mettre de l'ordre :
Il garde l'Andorre dont il devient coprince avec l'évêque catalan d'Urgell
Au fait, savez vous que le Président de la République Française est toujours coprince d'Andorre ?)
Henri garde aussi la Navarre et devient ainsi que ses successeurs roi de France et de Navarre.
le Béarn où il est né, devient une Province ainsi que le comté de Foix, berceau familial comme on vient de le voir.
Mont-de-Marsan et la Bigorre sont intégrés dans la Gascogne.
Pour l'histoire du blason du comté de Foix, il faut aller page 9 et 10 de mon livre mais sachez que tout cela est fêté avec la "jota"
Vous savez, nos ancêtres étaient "de bons vivants" et de "gais lurons" : ils aimaient les plaisanteries, les fêtes... et tout le reste 😉 Cela, les livres d'histoire ne vous le disent pas.
Henri rattache le comté de Foix à la France en 1607.
Mais d'où vient ce nom : Foix ?
Vous pensez à la marchande de Foix qui se dit ma Foi etc. mais est-ce l'origine ?
Ce sera votre première question d'école !
Et la réponse est page 12
Le comte de Foix le plus connu est Gaston Fébus (oui oui, j'ai bien écrit, il n'aimait pas Phoebus)
Une vie trépidante, guerrier intrépide, diplomate redoutable et aussi écrivain et poète.
Son père Gaston II est tué lors de la prise d’Algésiras, une ville de l’Andalousie assiégée par les troupes chrétiennes des rois de Castille et d’Aragon. Il n'avait que 12 ans.
C'est le début de la guerre de Cent Ans.
Le Béarn fait partie de l’Aquitaine et dépend du roi d’Angleterre qui est également duc d’Aquitaine.
Le comté de Foix fait partie du royaume de France, la situation est délicate.
Ce qui pose problème, c’est le Béarn. Le but est de resserrer les liens avec ce comté mais gare à ne pas froisser le roi d’Angleterre !
Avec sa mère Aliénor de Comminges, il rencontre les seigneurs, les bourgeois et les paysans. Il les rassure et s’engage à respecter leurs us et coutumes.
Le roi de France Philippe VI de Valois convoque tous ses vassaux à Amiens le 3 juin 1347. Il a besoin de toutes les forces du royaume.
Gaston n’y va pas, car il veut ménager le roi d’Angleterre et donc le Béarn.
Le roi de France le somme de faire allégeance pour ses terres.
La suite dans mon livre mais vous verrez qu'à 16ans, c'est déjà un sacré mec ! Pas froid aux yeux même face à un roi... d'ailleurs, en 1349, il épouse Agnès la fille du roi de Navarre, ce qui le hisse au rang de roi à l’égal des rois de France et d’Angleterre, même si son royaume est plus modeste.
En 1352 les capitouls de Toulouse lui demandent de les protéger contre les troupes anglaises.
Jean de Grailly, captal de Buch près du Bassin d’Arcachon, qui était le cousin germain de Gaston Fébus et qui sera fait prisonnier par Duguesclin en 1364, faisait partie des troupes anglaises comme de nombreux nobles aquitains qui étaient pour le roi d'Angleterre... aussi duc d'Aquitaine.
Du fait que Gaston Fébus mourra sans descendants, c’est cette famille qui héritera de ses terres.
Donc Gaston Fébus est appelé à protéger Toulouse. Ainsi débute sa carrière militaire, il a 21 ans.
Le Prince Noir (noir car il porte une armure noire) fils du roi d’Angleterre débarque à Bordeaux pour rétablir l’ordre dans ses possessions d’Aquitaine.
Gaston ne bouge pas, il refuse de prêter hommage au roi de France Jean II le Bon pour le Béarn.
Il sera emprisonné quelques mois au Petit Châtelet à Paris mais le roi, craignant qu'il décide de rejoindre le camp anglais, le fait libérer.
Une trêve dans la guerre franco-anglaise intervient suite à la défaite de Poitiers où le roi Jean II est fait prisonnier.
Gaston s’ennuie. Il s’engage avec son cousin dans les Chevaliers Teutoniques pour une croisade dans les pays baltes, des païens récalcitrants.
C’est durant cette croisade que Gaston se dote de son surnom de Fébus, d’un cri de guerre « Febus aban » et de sa devise « toquey si gauses », vous avez compris ? Non ? dépêchez vous d'acheter mon livre... tous les détails sont dedans !
Lors de son retour en France, il sauve la dauphine de France, Jeanne de Bourbon, assiégée à Meaux par une jacquerie, une révolte de paysans. Du coup, il rentre en grâce auprès du roi.
De retour dans le comté de Foix, il s’aperçoit que le comte d’Armagnac profitant de son absence essaie de lui piquer la Bigorre. Vous pensez bien qu'il va y avoir représailles non mais !
Malgré un net désavantage numérique, il gagne la bataille de Launac en 1362, fait prisonnier le comte d’Armagnac et ne le libère que contre une rançon de 500 000 florins ce qui fait de lui l’homme le plus riche des Pyrénées !
Il a un enfant mais la dot de sa femme n’ayant pas été versée, Fébus la répudie sans ménagement !
Retour du Prince Noir en France, tout le monde tremble…
Le Prince Noir exige que Fébus lui rende hommage pour le Béarn.
Mais le destin s'en mêle et au retour d'une expédition en Castille, le Prince Noir se voit contraint de demander du ravitaillement à Fébus... plus question d'hommage pour le Béarn, c'est plutôt lui qui devient redevable !
Et les coups de théâtre s'en suivent encore et encore au point que ces deux-là vont s'allier. C'est palpitant ! Courrez vite acheter mon livre si ce n'est déjà fait !
Le résultat est que Fébus ne cesse de remporter des victoires, reçoit une grosse indemnité, marie son fils avec la fille du comte d'Armagnac et réunit Foix et Béarn !
Enchainant les succès, Fébus devient de plus en plus impérieux avec l’âge. Ca ne plait pas à tout le monde et un complot vise à l'empoisonner de la main de son fils unique ! Fébus déjoue cette machinerie fomentée par l’Eglise et son beau-frère Charles de Navarre, surnommé Charles le Mauvais, engueule son fils, le bouscule et le tue accidentellement.
Plus d'héritier !
Fébus craint un rapprochement de la France avec l’Armagnac.
Préventivement il met en déroute une bande de mercenaires au services du duc de Berry, l'oncle du très jeune roi de France Charles VI qui décide de se rendre en midi pyrénéen, et après avoir salué le Pape à Avignon, rencontre Fébus à Toulouse en 1390 où un somptueux banquet eut lieu.
Tout semble s'arranger mais... l'histoire est l'histoire...
En 1391, Fébus organise une chasse à courre, c’est un grand chasseur, il a écrit « le livre de la chasse » qui fait encore référence aujourd’hui.
Au cours du diner qui suit, il est terrassé par une crise d’apoplexie, on dirait aujourd’hui un AVC.
Il ne parlera plus jamais, il avait 60 ans.
Jean Froissart, l’un des plus grands chroniqueurs de l’époque médiévale, décrit ainsi Fébus :
« - j’ai vu bien des chevaliers, des rois, des princes, mais jamais je n’en vis qui fut de si magnifique stature et de si merveilleuse prestance.
Son visage était très beau, coloré et rieur.
Ses yeux étaient verts et amoureux.
En toutes choses il était parfait. Il aimait ce qu’il devait aimer, haïssait ce qu’il devait haïr »
Si ce beau blond avait choisi le surnom de Fébus, ce n’était pas par hasard, c’était celui du bel Apollon, le dieu du Soleil."
Au cinéma, c’est Jean-Claude Drouot qui l’incarne avec brio il faut le reconnaitre ! Voici le 2ème épisode du Lion des Pyrénées où il épouse son amie d’enfance mais là, ce n’est que de la fiction… Cette série est toutefois largement inspirée de la vie de Gaston…
C’est une rivière aurifère où se pratiquait l’orpaillage depuis fort longtemps.
C’est en aval de Foix que l’on peut trouver avec beaucoup de patience en lavant dans un tamis les sables aurifères, les précieuses paillettes dont certaines pesaient jusqu'à 15g...
L’Ariège prend sa source dans le cirque de Font-Nègre à 2430 m d’altitude.
Dans son cours supérieur, la rivière suit un sillon d’érosion glaciaire qui s’élargit et change de direction à hauteur d’Ax-les-Thermes.
Les traces de l’ancien glacier sont remarquables jusqu’à Tarascon-sur-Ariège.
Par les cluses de Foix et de Saint-Jean-de-Verges, l’Ariège tranche les chaines calcaires du massif du Plantaurel.
Elle gagne la plaine de Pamiers que ses alluvions ont constituée puis elle s’évade du domaine pyrénéen pour aller se jeter dans la Garonne au sud de Toulouse.
En traversant les montagnes, l’Ariège est grossie par des torrents collectant la fonte des neiges des hauts sommets pyrénéens, augmentant considérablement son débit.
Question d'école :
Pourquoi personne ne se risquait sur Le pont du Diable ?
Sacrée histoire ! Allez voir à partir de la page 30 du livre 😉 image à l'appui, peut être y verrez vous le diable ?
La Vallée de l'Orlu
Le sentier remonte la rive gauche de l’Oriège jusqu’à l’abri d’en Gaudu réservé aux bergers et situé en aval de la « jasse » espace clos où l’on garde le bétail.
Plus haut, on découvre l’étang de Beys et son refuge d'où l'on voit souvent des isards. Savez vous que leur robe change de teinte suivant les saisons, du blond roux en été, elle passe au brun foncé tacheté de blanc en hiver en s’épaississant.
Et si vous voyez des loups, ce sont ceux de la Maison des loups que l’on peut observer dans un site très sauvage de sous-bois et de torrents
Le plateau de Bonascre mène au domaine skiable du Saquet.
Le domaine skiable d’Ax est étendu et varié avec 75 km de pistes de tous niveaux.
Le plateau de Beille, c’est là que les fondeurs s’éclatent !
Des paysages à couper le souffle d'où l'abondance de photos que j'ai ajouté dans mon livre.
Le Donézan est à l’est d’Ax-les-Thermes
Pour les bons grimpeurs, le col du Pradel, altitude 1680 m, dénivellation 953 m.
Le village de Mijanès, 60 habitants est drainé par la Bruyante
Ici la nature est reine : trois sites Natura 2000, et cinq zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique.
Et bien sûr, la France sans ses châteaux ne serait pas la France !
Le château de Quérigut a été donné par le roi Pierre II d’Aragon au comte de Foix Raymond-Roger en 1209.
Il n’en reste pas grand-chose…
Le château d’Usson n’est pas en meilleur état.
Bernard d’Alion, seigneur d’Usson, protège les cathares et même en 1244, envoie des renforts lors du siège de Montségur (voir livre sur le Languedoc où il est beaucoup question des cathares).
Ça lui vaut une condamnation pour hérésie avec mise au bûcher…
Luzenac doit son renom à son gisement de talc.
Celui-ci est extrait à l’état brut de la carrière de Trimouns qui s’ouvre en pleine montagne dans le massif du Saint Barthélémy entre 1700 et 1800 m d’altitude.
Il est ensuite descendu par benne jusqu’à l’importante usine dans la vallée où l’on procède au séchage, au broyage et au conditionnement.
Une agréable station thermale avec ses rues piétonnes et ses façades colorées, gaies et pimpantes.
Son Casino et les bains du Couloubret qui offrent les plaisirs des anciens thermes romains.
Au sud d’Ax-les-Thermes, l’Hospitalet-près-l’Andorre est le premier village de la vallée de l’Ariège à 1436 m d’altitude.
Le col du Puymorens qui permet d’aller jusqu’en Catalogne est difficile à passer en hiver.
C’est pourquoi a été creusé un tunnel long de 4 820 m qui favorise les échanges culturels et commerciaux.
Regardez moi çà !
Le cheval de Mérens est un cheval de petite taille robuste et adapté au climat montagnard où il vit en liberté.
Il est traditionnellement élevé au village de Mérens-les-Vals qui lui a donné son nom.
Ne sont-ils pas superbes ?!!
Son origine se perd dans la nuit des temps.
On pense que ce cheval sauvage adapté au froid s’est déplacé vers les montagnes lors du réchauffement climatique qui a accompagné la fin de la dernière glaciation il y a 15 000 ans.
Leurs ancêtres ont été peints sur les parois de la grotte de Niaux il y a quelques 12 000 ans.
Depuis la nuit des temps ? L’Ariège est riche des traces de nos lointains ancêtres.
Sur la cinquantaine de grottes naturelles, douze sont ornées de peintures préhistoriques .
Près de Tarascon-sur-Ariège, un campement préhistorique a été reconstitué
En ce temps-là, pas de métal... donc pas de casseroles !
Mais comment faisait-il la soupe ?
A partir de la page 48, je vous raconte comment et de quoi vivaient nos ancêtres mais vous pouvez aussi vous rendre au Mas d’Azil, où il n’y a que des passionnés de préhistoire enthousiastes.
Vous avez aussi plein de grottes à visiter !
En 1970 des spéléologues ont poursuivi l’exploration de la grotte de Niaux dont les galeries s’enfoncent sous terre sur près d’un kilomètre.
Ils y ont trouvé des traces de charbon de bois et les empreintes de pieds de cinq individus dont trois enfants âgés de 8 à 10 ans !
La grotte de la Vache
Elle a livré aux archéologues des milliers d’objets : ossement et dents d’animaux, outils et armes de chasse, et également de sublimes objets décorés tous plus fins et délicats les uns que les autres.
Pour vous retrouver dans l’intimité de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, c’est à Alliat.
Grotte de Lombrives
C’est la plus vaste d’Europe ouverte au public, occupée par l’Homme de Cro-Magnon mais aussi plus tard par ceux qui ont été persécutés, cathares, protestants…
Il y a des milliers de signatures et de symboles énigmatiques à Ussat-les-Bains.
C’est également là que se trouve le tombeau de Pyrène.
Pyrène ? Mais qui était-ce ?
Toute son histoire dès la page 55 et cette histoire nous emmène à toute l'épopée d'un certain Hercule et de ses douze travaux.
Vous avez entendu parler ? Oui, certainement mais êtes-vous sûrs de tout connaitre en détail ?
Cela, c'est moins certain !
Comment Hercule a berné Atlas...
Pourquoi Junon n'aimait pas Hercule...
Quelle tragédie Hercule a-t-il vécu ? Une seule ? Non ! Au moins 2 !!
Bon, ne croyez pas que l'origine du nom des Pyrénées vient de toute cette saga et tragédie entre Dieux...
Il vient bien du grec, plus exactement du mot pyros qui veut dire le feu. On le retrouve dans pyromane et dans Pirée, le port d’Athènes.
Ce feu servait de phare pour les navigateurs qui doublaient le cap Creus et par extension, le nom de Pyrénées (les montagnes où il y a un feu) a été donné aux montagnes qui entourent le cap.
Et oui, il y a encore des grottes à visiter.
Celle de Bédeilhac possède des salles immenses, des concrétions spectaculaires et des vestiges préhistoriques.
En 1972, Georges Bonnet réalise l’exploit de décoller de cette grotte, on se croirait dans la Guerre des Etoiles !
La grotte du Mas d’Azil : les lieux sont magiques, l’immensité de ses cavités, les vestiges préhistoriques mis en valeur par un éclairage moderne sont autant de merveilles à découvrir et peut même se visiter en... voiture !!
La grotte a d’abord été fréquentée par des animaux, les galeries intérieures sont riches en ossements de mammouths laineux, ours des cavernes et rhinocéros laineux.
Puis l’homme s’y installe. On y a retrouvé « le faon aux oiseaux » un très beau propulseur magdalénien et bien d’autres choses exposées dans le musée.
Là où l’homme s’est installé lors du réchauffement climatique.
On ne peut sortir de cette vallée vers l’Andorre ou l’Espagne qu'à pied par le col du Rat. Les orris sont nombreux dans les hauteurs de cette vallée.
C’étaient des abris en pierres sèches occupées par les bergers pendant les estives d’été.
Question d'école :
Quelle différence entre une vallée glaciaire et une vallée normale du point de vue géologique ?
Le courtal de Peyre-Auselère est un village d’estive à usage pastoral.
Il comporte environ une quarantaine de constructions en pierres sèches, les fameux orris, des cabanes charpentées, des mazucs (caves où s'affinaient les fromages sur des étagères), des étables, des enclos.
Ce site a été délaissé il y a plus d’un siècle, le mode d’élevage ayant changé.
Des opérations de sauvegarde et de réparation des constructions ont été menées ces dernières années à des fins pédagogiques : ainsi vivaient nos ancêtres.
Il a fallu procéder auparavant à un bon débroussaillage.
Massat, à la frontière du Couserans où l'exode rural a laissé la place à des néo-ruraux en quête d’une autre manière de vivre, loin du consumérisme.
Le col de Port permet de rejoindre Tarascon-sur-Ariège en passant par Saurat.
L’ascension du col est réservée aux cyclotouristes sportifs et à ceux qui veulent s’offrir une partie de raquette vers les sommets
C’est à Saurat que l’on produit les meilleures pierres à aiguiser, grâce à l’exploitation d’un filon de grès schisteux au grain d’une grande finesse permettant un aiguisage parfait.
Tarascon-sur-Ariège
Sa tour du Castella a été bâtie à l’emplacement de l’ancien château féodal, l'église Sainte Quitterie - au centre-ville sur la place du même nom -, Notre Dame de la Daurade est l’autre église de Tarascon et la seule à avoir des papiers peints bleu blanc rouge. (Cela date du temps où cette église servait sous la Révolution de Temple de la Raison), la Tour Saint Michel est un ancien clocher, la chapelle Notre Dame de Sabart comprend trois nefs séparées par de lourds piliers carrés, elles se termine par une abside.
De rares fenêtres percées dans les murs des collatéraux éclairent l’intérieur de l’église.
Au chevet, on trouve trois absides de construction plus ancienne en grossier blocage se détachant sur un mur de fond qui forme un pignon rectangulaire.
L’origine de cette chapelle est attribuée à Charlemagne.
En 778, lors de son expédition contre les Sarrazins d’Espagne, c’est là que son cheval se cabre et refuse d’avancer.
Charlemagne fait alors creuser le sol où l’on découvre une statue de la Vierge. Il lui fait construire une chapelle.
Bien lui en a pris, les Sarrazins lui ayant tendu une embuscade, il remporte la victoire.
Un haut fourneau alimenté par les mines de fer de Rancié est installé à Tarascon en 1869, sonnant ainsi le glas des forges à la Catalane dont je vous raconte l'histoire à partir de la page 86 bien détaillée ainsi que leur fonctionnement.
La comptine de la marchande de Foix a rendu célèbre la fameuse saucisse de foie de Foix…
Il était une fois… vous connaissez forcément la suite… vérifiez…
Conçue selon des recettes ancestrales, chaque charcutier ajoute son ingrédient fétiche, transmis de génération en génération, la saucisse de foie se déguste, se décline et se cuisine de plusieurs façons.
Comme beaucoup de spécialités, elle a sa confrérie et un WE lui ai consacré au début de la période estivale qui débute par une "Porcina Fuxi"
Hein ? J'ai dit quoi ? Allez donc à la page 96 !
Vous ne pouvez passer à côté du château de Foix : on ne voit que lui ! Mais ayez de bons muscles pour y monter, c'est abrupt !
On comprend pourquoi il est réputé imprenable, dressé sur son piton rocheux juste à l’ouest du centre-ville.
A son pied, la vieille ville qui a conservé son caractère médiéval : voir la rue des Chapeliers ou celle des Marchands... la rue des Grands Ducs et au 37 rue de Rival, une porte en bois sculpté datée de 1617 !
Foix, c'est aussi ses fontaines dont celle de l'Oie (la plus ancienne), du rocher, de la place Saint Vincent, du Vivier, de l'enfant à la rame...
Près du confluent de l’Ariège et de l’Arget, la fameuse fourche, l’abbaye Saint Volusien conserve les reliques de ce saint.
Evêque de Tours au cinquième siècle, il part vers l’Espagne pour fuir les persécutions des wisigoths.
Il mourut en chemin aux portes de Foix.
Nous avons déjà rencontré les wisigoths dans mon livre « Comment la Gaule est devenue la France » et celui sur la Touraine.
Rappelez vous, les wisigoths s’étaient convertis au christianisme, mais ils ne reconnaissaient ni l’autorité du Pape, ni celle de l’Eglise.
L’abbaye fut saisie à la Révolution et ses bâtiments abritent désormais la préfecture de l’Ariège.
Seule l’église, un bel édifice gothique très simple, se visite et admirez l'orgue de 40 jeux datant de 1869 et restauré en 2007.
La chapelle de Montgauzy
Sur un plateau qui domine Foix, on passe dans le quartier résidentiel de Montgauzy devant une chapelle qui ne paie pas de mine mais qui a une longue histoire.
Sa fondation commémore la victoire de Charlemagne sur les Sarrazins en 778. Lieu de pèlerinage plusieurs fois détruite, vendue, retapée, devenue privée puis rendue au culte, elle est aux mains de bénévoles passionnés pour une restauration, menant deux chantiers en simultané.
D’une part, la pose de dalles entre le hall d’entrée et la nef, de l’autre, l’installation des carreaux d’origine au sol de la chapelle latérale gauche. Un travail assez colossal !
Les allées de Villote
C’était au Moyen Age un espace situé hors de l’enceinte entourant la ville.
Au XVIIIème siècle après destruction des remparts, des plantations d’arbre et des aménagements en font le lieu de promenade privilégié des Fuxéens.
Les Foires ne manquent pas à Foix !
Pour finir, un bol de plein air au Parc des Bouychères
Le col des Marrous
L’air y est si pur qu’il est recommandé pour les asthmatiques.
Il y avait même un centre qui leur était réservé mais il a été fermé en 2009 vu la difficulté de l’atteindre lors de tempêtes de neige.
L’est du Comté de Foix a longtemps servi de refuge aux cathares languedociens.
Du village de Roquefixade un chemin monte vers un piton rocheux où se détachent les ruines d’un château.
Il servit de refuge aux cathares pendant la croisade contre les Albigeois.
Le pays d’Olmes s’étend sur environ 300 kilomètres carrés autour de Lavelanet ville principale. Il possède un passé industriel notoire marqué en particulier par l’activité textile dans la vallée du Touyre et le travail du peigne en corne dans la haute vallée de l’Hers.
Il y avait également plusieurs moulins à jayet destinés au polissage du jais.
La couleur noir de jais désigne du noir avec des reflets bleu métallique.
Question d'école :
Savez vous en fait ce qu'est le jais ? Réponse page 121 où je vous donne toutes les étapes de fabrication.
Le peigne en corne de l’Ariège est devenu confidentiel depuis l’apparition du plastique. Bien dommage car sa structure en kératine le rend parfaitement sain. Il retire l’électricité statique accumulée, il glisse mieux dans les cheveux qui sont alors plus brillants et en meilleure santé.
A Lavelanet, le Musée du Textile consacré à l’histoire de la fabrication du tissu en laine cardée, a été créé en 1986 par une association de bénévoles, l’AMTPC.
L’apparition des premiers foulons drapiers est consécutive à l’arrivée des phéniciens dans la région, ça remonte donc à l’antiquité.
Dans le livre, je m'attarde sur l'histoire de ce peuple de navigateurs et de commerçants.
Savez vous qu'on leur doit l'écriture la plus ancienne du monde méditerranéen et le nom de trois continents ?
Histoire passionnante ! A découvrir dans mon livre 😉 D'ailleurs, on y retrouve Minos... en lien avec notre ami Hercule...
Malheureusement, ces métiers du tissage disparaissent à partir de 1980 concurrencées par la production asiatique.
Une Lavelanétienne connue, c’est Perrine Laffont, la skieuse la plus titrée au monde en ski acrobatique.
Elle a appris à skier à la proche station des Monts d’Olmes
Montaillou
Ce village a acquis une soudaine célébrité lors de la publication d’un livre, Montaillou, village occitan de 1294 à 1324, d’Emmanuel Le Roy Ladurie, rédigé à partir du registre d’Inquisition de Jacques Fournier évêque de Pamiers.
Le château de Lordat
Les ruines de ce château qui servit de refuge à quelques cathares après le siège de Montségur.
La rivière souterraine de Labouiche
Ce réseau de galeries fut creusé par des ruisseaux dans la roche calcaire.
C’est la rivière souterraine la plus longue d’Europe.
Le parcours en barque tractée à la main grâce à un câble, à 60 m sous terre se déroule sur 4 km, par moment le plafond est bas, bien se baisser… Aucun bruit excepté celui de l’eau. C’est magique !
Le nord du comté de Foix autour de Pamiers la plus importante ville de l’Ariège, entourée de canaux
Son nom lui a été donné par le comte de Foix Roger II qui était allé à Apamée devenu à Pamée en Syrie lors de la première croisade.
Pour tous ceux qui n'habitent pas l'Ariège, comment se nomment les habitants de Pamiers ?
Oui, oui, c'est une question d'école dont la réponse est page 133
Au moment de l’hérésie cathare, Pamiers se range du côté du Pape. Celui-ci en remerciement élève Pamiers au rang d’évêché ce qui permet à la ville de s'enrichir.
Elle le rend bien à la religion avec les deux cloches de l'église Notre Dame des Camps, celui de la cathédrale Saint Antonin, le saint Patron de la ville et la tour du couvent des Cordeliers qui se voient de loin !
L’évêché est devenu l’hôtel de ville, le cloitre du Carmel avec la tour de l’évêque et la tour de la Monnaie qui gardait un atelier de monnaie créé en 1419, ce qui montre la puissance des autorités locales
Une figure bien connue du coin est Gabriel Fauré, l’un des plus grands compositeurs français du XIXème siècle.
Classé parmi les plus beaux villages de France, Camon, à l’origine une abbaye bénédictine comme ce fut souvent le cas... (une abbaye se construit et autour se crée le village).
C’est le village aux cent rosiers qui l’embellissent dès le mois de mai d’un fleurissement mis à l’honneur lors de la fête des roses.
Le château de Lagarde "Le Versailles pyrénéen" !
Le propriétaire Alexandre de Lévis-Mirepoix est tué lors du siège de Perpignan en 1637.
Sa veuve Louise de Roquelaure entreprend une série de constructions et d’embellissements qui devaient transformer le château fort en un palais fastueux : terrasses pour la promenade, jardin à la française orné de statues à la gréco-romaine.
Sous la Révolution, le château est pillé. Il est laissé à l’abandon et vendu à un carrier puis sert d’entrepôt, d’écuries ou même de poudrière… il subit d'autres asssauts comme des pilleurs qui récupèrent les pierres des fenêtres et des cheminées... Merci à son actuelle propriétaire Danielle Gillet qui entreprend des travaux de débroussaillage pour mettre en valeur le site et le rendre plus accessible avec l'objectif d’animer le lieu.
Sainte-Foi
Le pech du hameau de la Tour est un site inscrit particulièrement pittoresque composé d’une colline dominant le paysage avec une chapelle romane et une maison forte.
La nécropole mérovingienne de Tabariane constitue un regroupement de 166 tombes des VIème et VIIème siècles organisé sur un côteau dominant la moyenne vallée de l’Hers-Vif. Vous pouvez en faire le parcours pour connaitre l'histoire des vestiges retrouvés : le statut des personnes inhumées et les tombes.
Vals
Ce village est connu pour son église semi-rupestre construite sur trois niveaux, dominée par une tour aux allures de donjon.
Autour de l’église se distinguent des blocs rocheux, partiellement aménagés qui ont favorisé l’implantation d’un habitat dès l’âge du bronze.
Le mobilier archéologique provenant des fouilles ainsi que des panneaux muraux expliquant les fresques romanes de l’église sont présentés dans le bar-expo du village où, à peine lisible, y est écrit "Musée".
La bastide de Mazères est créée en 1253. La production du pastel, du lin et du chanvre va faire de la ville un prospère centre de draperie.
Sur la place centrale de la bastide, la grande halle est adjacente à l’église Saint Abdon et Saint Sennen.
L’Hôtel d’Ardouin a été construit en 1580. où se trouve l’exposition « Barbares en Gaule du Sud » résultat des fouilles de la nécropole de l’époque des wisigoths.
A voir l’ancien couvent, les Couverts, la mairie où aimait séjourner Gaston Fébus, le pont vieux et surtout les Fêtes médiévales qui se terminent par un banquet pantagruélique sous les halles avec spectacle.
Enfin, le Domaine des Oiseaux est le royaume des cigognes
... fut détaché du comté de Foix pour rejoindre la Gascogne.
Lors de la création des départements, il a rejoint le comté de Foix pour former le département de l’Ariège dont il occupe la partie ouest.
Saint-Lizier, et ses deux cathédrales du fait qu’elle se composait de deux villes juxtaposées en hauteur, la ville basse et la ville haute.
Notre Dame de la Sède et le palais de l’Evêché, les peintures murales, la Bastide de Serrou, la Halle possède encore des mesures à grain en pierre qui attise la curiosité avec son air penché... tout cela contribue au charme de Saint-Lizier qui règne un "je ne sais quoi" qui donne envie d'y rester
« Autrefois le Couserans » Après vous avoir décrit les costumes traditionnels, je vais ici vous parler des sabots à longues pointes qui ne sont portés que pour les jours de fête.
La tradition des sabots de Bethmale est perpétuée par Pascal Jusot.
Ce sabot en bois de hêtre a la particularité d’avoir une longue pointe recourbée vers le haut et pas de talon.
Le sabotier ne taille pas un bloc équarri mais sculpte dans du bois recourbé soit naturellement pendant la croissance, soit par lui-même.
Regardez :
Saint Girons où vous pourrez vous régaler des bons plats de grand'mère dans un décor rustique avant de partir pour les vallées du Haut-Salat, du Garbet, de Bros et de Bethmale.
Audressein
L’église Notre-Dame de Tramesaygues, haut lieu de pèlerinage dédié à la Vierge depuis le XIIème siècle.
Le portail d’entrée est de facture gothique, le campanile date du XIVème siècle, et le porche orné de fresques du XVème siècle.
Castillon-en-Couserans s’étale au pied d’une butte boisée couronnée par une chapelle. C’est tout ce qu’il reste d’un ancien château-fort.
A partir de la page 165, à l'honneur, c'est la transhumance des boeufs, des chevaux et des moutons qui traverse le village et donne lieu à une fête qui attire beaucoup de monde.
Les Bordes-sur-Lez sont le point de départ pour aller au refuge des Estagnous sur le mont Valier (2838 m).
La vallée de Biros permet d’accéder aux cimes de la chaine frontalière. Sentein est une base d’excursion pour la haute vallée de Biros, à Eylie faire demi-tour la route ne va pas plus loin.
La vallée de Bethmale est connue pour son lac et son fromage
C’est une grosse tomme de pâte mi dure pressée mais non cuite. Ce qui surprend le plus c’est sa douceur très agréable en bouche quant à l’eau du lac, elle est d’une couleur émeraude intense et limpide, tout est vert dans ce décor…
Quelques villages de montagne à visiter ou faire une halte de bon air, de calme et de silence...
Seix, Vic d'Oust, Soueix-Rogalle, Guzet... ouf, on va s'arrêter à l’auberge du Haut-Salat...
On arrive bientôt à la fin mais je vais quand même citer les vaillants cyclistes de l'Ariégeoise, les rugbymen prompts à l'essai pour le sport sans oublier le Dahut Ariégeois, centre des sports d'aventure !
Pour d'autres spécialités, parlons du couteau ou du béret ariégeois pour l'artisanat
De l'Ariégeois, un chien bien affectueux et du "préfet ours" qu'il vaut mieux ne pas déranger pour les animaux.
A l'honneur, les charcuteries savoureuses !
Au hameau du Prat, Romain et Christine ont repris l’exploitation familiale de la Ferme des Vieux Prés.
Leur tomme des Pyrénées est exquise.
A Lavelanet, c'est la noisette. Elle se fête chaque année au moment de la récolte.
La limonade naturelle élaborée avec l'eau de la fontaine de Fontestorbes (au sud de Bélesta)
Le Moulis trois laits est un produit d’exception rendu possible par le mélange du lait de vache, de brebis et de chèvre dont la croûte brune est due au fait qu’il est brossé à la main. (Audressein)
La rouzole, un farci sous forme de galette cuit à la poêle
L’azinat : c’est le plat de base des paysans ariégeois, une potée qui tient au corps, épatant pour les soirs d’hiver
Les taillous, des dés de pomme de terre cuites à l’eau accompagnés d’œufs sur le plat et de jambon grillé
La mounjetado : ce sont des haricots blancs secs du pays ariégeois cuits avec des couennes de porc, du coustélou dessalé (des travers de porc), le fond d’un jambon, un blanc de poireau, un bouquet garni, une feuille de laurier. On laisse mijoter avant d'y ajouter un saucisson de couenne appelé coudenat, un confit de canard, une saucisse de Toulouse précuite, une saucisse de foie coupée en rondelles.
Les cèpes géants que je vous déconseille car plus ils sont gros, moins ils sont bons ! En dehors de n'être pas beaux... ils provoquent bien des animosités pour qui aura le plus gros et sa photo dans la gazette du coin !
Au dessert, Au dessert… une croustade ou un millas
et pour le plaisir Les kokins, un délice de noisettes à grignoter !
Le tout... accompagné d'un Hypocras ?
OU avec Le vin de l'Ariège dont la production est très ancienne.
Des barges acheminaient les barriques depuis Pamiers jusqu’à Bordeaux.
Mais après le phylloxéra, les vignes restantes sont arrachées en faveur de l’exploitation céréalière.
Quelques vignerons en replantent en 1998, les premières vinifications sont réalisées en 2000.
Philippe Babin a décroché une IGP sur les côteaux d’Engraves.
Outre les cépages que l’on retrouve dans tout le sud-ouest, il y en a de plus locaux :
l’arrufiac, le camarelet, et le mauzac pour le raisin blanc,
le petit verdot, le tannat et le tempranillo pour les vins rouges.
Et voilà, c'est fini mais l'histoire de France continue...
Et son long déroulement nous conduit vers d’autres montagnes, celles de l’Auvergne
A bientôt !